Stratégie. Le Valais veut aller «plus vite» et «montrer le chemin»
Le Valais a présenté lundi 11 novembre sa stratégie pour l’arboriculture et les cultures maraîchères. Ce document contenant quinze objectifs vise notamment à «mieux partager» les risques et les responsabilités entre producteurs, autorités, commerçants et consommateurs. Et ce à l’horizon 2030, «afin de montrer le chemin».
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ATS
11 novembre 2024 à 16:27
«La politique agricole fédérale actuelle ne suffit plus, il faut qu’elle évolue vers une politique agroalimentaire», a expliqué à Keystone-ATS Sébastien Besse, chef de l’Office d’arboriculture et cultures maraîchères dont l’équipe a travaillé main dans la main avec l’Interprofession des fruits et légumes du Valais (IFELV). Il l’affirme: les enjeux liés à la sécurité alimentaire nationale concernent toute la filière, de la production à la consommation.
«Plus vite»
Dans son rapport de synthèse sur la vision pour le secteur des fruits et légumes, le canton se montre critique envers la Confédération notamment en termes de temporalité et de moyens qu’il juge «en profond décalage avec la réalité». Le document poursuit: «malgré l’urgence de la situation, le Conseil fédéral a l’intention de concrétiser ses actions au travers de la prochaine étape de la réforme politique agricole» qui pourra démarrer au plus tôt en même temps que la période budgétaire 2030 – 2033.
Avec sa stratégie, le Valais «veut avancer plus vite. On ne peut pas attendre six ans», confirme Sébastien Besse, rappelant le mécontentement en début d’année des agricultrices et agriculteurs. Il s’agit de trouver des solutions pour que les risques et les responsabilités soient «mieux partagés» entre tous les acteurs et qu’ils ne «reposent pas uniquement sur les épaules des producteurs».
Le chef de l’Office d’arboriculture et cultures maraîchères précise que le canton travaillera en étroite collaboration avec les organisations professionnelles nationales et les différents partenaires de la chaîne. «Nous souhaitons montrer le chemin à la Confédération, tout en gardant une assez grande flexibilité puisque de nombreux éléments dépendront des décisions que celle-ci prendra».
Des mesures concrètes
La stratégie élaborée par l’État du Valais via son Office d’arboriculture et cultures maraîchères et l’IFELV se décline en quinze objectifs atteignables avec des mesures concrètes. Celles-ci visent à améliorer le revenu des producteurs, la transparence des marges sur les prix pratiqués dans les commerces, à orienter le consommateur, lutter contre le gaspillage alimentaire «qui concerne particulièrement les fruits et légumes».
Sur le plan cantonal, il s’agit aussi de préserver les ressources (sols et eau), d’adapter la branche au changement climatique, ou encore de promouvoir la biodiversité, précise le canton dans un communiqué.
L’IFELV compte également renforcer la collaboration et la cohésion entre ses membres, notamment en définissant des objectifs de production en fonction des besoins du marché. Elle souhaite aussi valoriser des exclusivités valaisannes.
Le secteur valaisan des fruits et légumes est composé d’un peu plus de 200 producteurs professionnels et d’une vingtaine de PME actives dans le commerce et la transformation. Le canton constitue la plus grande région de production de fruits de table de Suisse, avec environ le tiers des surfaces de cultures fruitières (principalement pommes, poires et abricots).