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Politique agricole

Économie alpestre. La PA30+ doit préserver les conditions de production

Un tiers des surfaces agricoles suisses sont exploitées en estivage. L’association faîtière SSEA formule une série de revendications pour la politique agricole 2030+, afin de garantir la viabilité de ce secteur sous pression.

Les mesures de politique agricole doivent viser à préserver les conditions de production de l’ensemble des régions d’estivage, soutient la Société suisse d’économie alpestre (SSEA).iStock

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31 mars 2025 à 14:35

Temps de lecture : 2 min

L’économie alpestre contribue de manière significative à la production alimentaire, à la biodiversité, à l’entretien du paysage et à l’économie touristique. En Suisse, environ 172 millions de francs sont actuellement versés en paiements directs aux régions d’estivage, qui couvrent un tiers des surfaces agricoles du pays.

Ces zones sont confrontées à des défis croissants: pénurie de main-d’œuvre qualifiée, pression du loup, impacts du changement climatique, conditions de production difficiles et faible rentabilité. Les adaptations mises en œuvre depuis la PA 2014-2017, comme la hausse des contributions d’estivage (+28 millions) et celles à la qualité du paysage (+33 millions), n’ont permis qu’un frein partiel à la déprise.

Hausse de la contribution

Dans ce contexte, la Société suisse d’économie alpestre (SSEA) demande, dans une prise de position diffusée le 28 mars, que la future PA30+ maintienne les contributions actuelles, en y intégrant une compensation du renchérissement.

Une hausse de l’ordre de 200 francs de la contribution pour la production laitière par animal trait est demandée, portant le total à 240 francs, pour compenser des coûts structurellement plus élevés. Ce supplément représenterait une charge additionnelle estimée à 23 millions de francs, qui devrait être couverte par une augmentation du budget agricole.

Par ailleurs, l’organisation appelle à une hausse du supplément pour le lait transformé en fromage, de 15 à 20 centimes par kilo, ainsi qu’au maintien des protections douanières. Elle souligne également l’importance de renforcer les aides structurelles pour moderniser les infrastructures d’alpage.

Régulation du loup

La régulation proactive et réactive des populations de loups doit être simplifiée et financée via le budget environnemental.

La SSEA plaide aussi pour une uniformisation nationale des règles d’exploitation sur les surfaces protégées, une meilleure coordination des contrôles et un appui au développement d’outils numériques comme les clôtures virtuelles.

Enfin, elle demande l’allongement du cycle de politique agricole de 4 à 8 ans, pour permettre aux exploitations de mieux s’organiser.