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Cultures

Céréales. La plus faible récolte de blé panifiable depuis 25 ans

Cette année, la récolte a été marquée par de faibles rendements et de petites quantités récoltées pour la plupart des cultures. Les pluies abondantes ainsi que le manque de lumière ont provoqué la plus faible récolte de blé panifiable depuis 25 ans.

Le volume total de céréales panifiables est inférieur d’environ un tiers à celui de l’année précédente.Pixabay.com

Comm.

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31 octobre 2024 à 12:21

Temps de lecture : 4 min

La commission «Marché qualité céréales» de Swiss Granum, l’organisation de la branche suisse des céréales, oléagineux et protéagineux, a siégé le 21 octobre afin d’examiner la situation de l’approvisionnement suite à la récolte 2024. Les recensements de Swiss Granum suivants ont constitué les bases de la discussion:

• Recensement global des quantités récoltées auprès des premiers intervenants.

• Recensement de la qualité de la récolte avec les résultats des tests rapides et des analyses de laboratoire.

Les importations dans le cadre du contingent tarifaire N°27 (céréales panifiables), les importations des zones franches ainsi que les stocks de l’an passé au niveau du commerce et de la meunerie ont également fait partie de l’appréciation globale.

Céréales panifiables

En 2024, le blé panifiable (-31,6%), l'épeautre (- 45,8%) et le seigle (- 29,4%) affichent des récoltes bien inférieures à celles de l’année dernière. Concernant l’épeautre, il faut tenir compte du fait que la surface cultivée était inférieure de près de 18% à celle de l’année précédente.

Au total, la récolte de cette année a débouché sur un volume de céréales panifiables de 250 773 tonnes (2023: 373 136 tonnes; moyenne des 10 dernières années: 389 704 tonnes). Il s’agit de la plus faible récolte des 25 dernières années. Les rendements moyens sont très bas pour toutes les cultures et sont inférieurs de plus de 30% à la moyenne des 10 dernières années.

Les conditions météorologiques ont constitué le problème principal, notamment les pluies excessives et le manque de lumière. Cela a provoqué des retards pour les semis, une pression accrue des maladies et par conséquent une baisse du potentiel de rendement. Les quantités de céréales panifiables non aptes à la panification notamment à cause d’une contamination par les mycotoxines s’élèvent à près de 20 000 t et peuvent être commercialisées dans le secteur fourrager.

Environ 2000 tonnes de céréales panifiables ont même dû être éliminées. La faible récolte, la valorisation dans le canal fourrager ou, dans le pire des cas, l’élimination signifient une baisse, voire une absence de recettes, ce qui provoque de grandes pertes de revenu pour les producteurs. Les conditions météorologiques ont aussi affecté la qualité du blé panifiable. Les poids à l’hectolitre ont été impactés négativement et sont plus faibles que l’année précédente.

Les premiers sondages de qualité de Swiss Granum (résultats des tests rapides) montrent néanmoins des teneurs en protéine, des valeurs Zélény et des temps de chute plus élevés que l’année précédente. Les valeurs des trois paramètres mentionnés dépassent toutes la moyenne des cinq dernières années. L’évaluation de la qualité de la récolte 2024 ne sera définitive qu’une fois les résultats des analyses de laboratoire terminés, et les tests de panification réalisés. Ils seront présentés lors de la Journée de la qualité de Swiss Granum, le 19 novembre.

En tenant compte des stocks disponibles le 1er juillet 2024, il résulte un solde positif de la récolte de céréales panifiables de cette année d’environ 6000 tonnes. Selon l’estimation des partenaires du marché, cette quantité ne suffira pas jusqu’à la nouvelle récolte 2025. Pour garantir un approvisionnement suffisant en céréales panifiables, une mise en œuvre économiquement efficace de celle-ci et le passage à la récolte de l’année suivante, Swiss Granum a donc déposé une demande auprès de l’Office fédéral de l’agriculture. Cette demande comprend une augmentation de 60 000 tonnes du contingent tarifaire pour 2025 ainsi qu’une adaptation de la répartition des quantités libérées du contingent tarifaire n° 27 (céréales panifiables) limitée à 2025. Ces mesures rendront disponibles une quantité totale de 110 000 tonnes de céréales panifiables pendant le premier semestre 2025, répartie sur les mois de janvier, de février, de mars et de mai. Avec l’augmentation du contingent tarifaire de 20 000 tonnes pour 2024 qui a déjà été décidée par le Conseil fédéral, l’approvisionnement en céréales panifiables peut ainsi être assuré jusqu’à la prochaine récolte.

Céréales fourragères et protéagineux

De faibles rendements ont aussi été enregistrés pour toutes les céréales fourragères. Ils étaient inférieurs de 25 à 30% à ceux des 10 dernières années. La production d’orge baisse de 29,4%, celle de blé fourrager de 25,6% et celle de triticale de 29,5%. En 2024, toutes ces céréales présentent des quantités récoltées nettement inférieures à celles de l’année dernière. Il faut néanmoins tenir compte du fait que les surfaces de ces cultures ont baissé de près de 5 à 9% comparativement à l’année précédente.

En termes de volume, l’orge a enregistré la plus grosse baisse par rapport à 2023, avec un total de 112 024 tonnes (- 46 638 t). Le tableau est légèrement différent pour les protéagineux. La quantité récoltée totale n’est en effet inférieure que de 4% à celle de l’année précédente. Les chiffres concernant le maïs grain ne sont pas encore connus, mais le recensement sera effectué d’ici fin novembre.

Oléagineux

En ce qui concerne le colza, la météo défavorable, mais aussi la pression accrue des ravageurs, ont sensiblement marqué la quantité récoltée. Pour l’ensemble de la Suisse, la récolte de colza a baissé de 9,5% par rapport à l’année précédente. Il faut néanmoins tenir compte du fait que la surface cultivée était inférieure d’environ 1000 ha (- 4%) à celle de l’année précédente. Sur les 74 435 tonnes de colza récoltées, 23 552 tonnes sont du colza Holl (y compris bio). Avec un tel volume de récolte, la demande de colza de production indigène ne pourra pas être satisfaite. Les quantités de soja et de tournesol seront recensées à la fin novembre.