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Arboriculture

Valais. La pêche séduit une dizaine de producteurs

Une dizaine de producteurs cultivent désormais la pêche ronde ou plate en Valais, convaincus notamment par les tests menés sur le domaine de Châteauneuf durant près de dix ans. La nouvelle culture permet de diversifier la production et complète celle de l’abricot.

La «donut peach» bénéficie notamment de bonnes conditions en Valais.iStock

ATS

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5 août 2024 à 08:16

Temps de lecture : 3 min

«Entre 2019 et 2024, la surface de pêchers est passée de 1,34 à 2,57 hectares en Valais. Une augmentation très prudente, et qui reste confidentielle au regard des presque 700 hectares de vergers d’abricots», a précisé à Keystone-ATS Sébastien Besse, chef de l’Office cantonal d’arboriculture et cultures maraîchères.

La forte concurrence des pays voisins a tendance à retenir les producteurs, ce d’autant plus que la protection douanière de la production nationale est inexistante. Aucune taxe sur l’importation n’est, en effet, appliquée pour ce fruit encore fort peu cultivé en Suisse, et mener des négociations n’est tout simplement pas envisageable. «Il n’y a aucune chance de succès», résume Sébastien Besse.

Les pêches sont donc exclusivement destinées à la vente directe, ce qui rend très difficile d’en estimer la production. «L’objectif de rendement pour une culture de pêches plates est d’au moins 2 kg au mètre carré».

Comme un beignet

La culture de la pêche, et notamment de sa variante plate, appelée «donut peach» en raison de sa ressemblance avec un beignet, bénéficie de bonnes conditions en Valais: Chaleur, bon ensoleillement, terre fertile. De plus, la pêche plate fleurit peu après l’abricot, et se trouve donc un peu moins exposée aux gels printaniers. Un avantage non négligeable au vu des différents épisodes de gel qu’a connus le canton.

Selon les variétés, les pêches peuvent être commercialisées entre fin juillet et septembre. Ce qui en fait un complément adapté à l’abricot, dont le gros de la production s’écoule en juillet.

Une plantation pilote

C’est en 2013 que l’office cantonal d’arboriculture a lancé une plantation pilote de pêches plates inédite en Suisse, sur le domaine de Châteauneuf. Les premiers fruits de ce verger d’un demi-hectare ont été récoltés en 2015.

Jusqu’en 2022, les collaborateurs de l’office ont effectué divers tests sur cinq variétés de pêches plates françaises, reconnues pour leur saveur. Ils ont par exemple examiné leurs rendements au mètre carré, les heures de main-d’œuvre nécessaires pour produire une tonne de fruits, ou encore les flux financiers sans l’amortissement des machines.

Concernant ce dernier point, les tests ont montré que deux variétés se distinguaient par leurs bénéfices «nettement supérieurs», soit 85 000 francs environ sur dix ans. La variété la moins performante affichait, elle, une perte de 35 000 francs environ sur la même période. «Autant de données qui peuvent aider et guider les producteurs dans leurs choix. Globalement, l’essai a montré que la pêche plate se plaît bien en Valais et qu’une production de qualité peut être obtenue», note Sébastien Besse.

75% de fruits importés

«Les trois quarts des fruits et la moitié des légumes consommés en Suisse sont importés. Cela est préoccupant en termes de sécurité alimentaire, car il s’agit de denrées de base», rappelle le chef d’office. Une situation qui pourrait s’améliorer si la grande distribution misait de manière plus importante sur une production helvétique, avec à la clé des contrats de longue durée avec la filière. Sébastien Besse en est convaincu, «de nombreux producteurs seraient partants».