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Vitiviniculture

Vaud. Une réserve viticole pour mieux réagir aux aléas climatiques

Le canton de Vaud est favorable à la création d’une réserve viticole pour pallier les incidents et récoltes irrégulières liés aux aléas climatiques. Il s’agirait d’introduire un quota spécifique sous la forme d’une réserve climatique, et ce dès que le cadre légal fédéral le permettra.

Pour les cantons, il faut désormais attendre le cadre fédéral législatif précis avant de prendre une décision finale.iStock

ATS

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26 août 2024 à 08:23, mis à jour à 08:27

Temps de lecture : 2 min

Le Conseil d’État a répondu jeudi 22 août dans ce sens à une interpellation parlementaire du député PLR Aurélien Clerc, intitulée «Introduction d’une réserve climatique pour les vins vaudois». Son texte avait été déposé fin avril dernier.

«Lorsque le Canton ne peut pas répondre à la demande locale de vin, les consommateurs se tournent vers d’autres sources, souvent étrangères. Cette dépendance extérieure entraîne une perte de fidélité des clients locaux, ce qui compromet la reprise ultérieure de la production cantonale», avait argumenté l’élu de droite.

Récurrence des chocs climatiques

Dans sa réponse, le gouvernement vaudois relève d’ailleurs que «l’instrument du quota de production viticole ne remplit que très partiellement le besoin de régulation de l’offre, compte tenu des aléas climatiques affectant le vignoble tels que les maladies fongiques ou le gel».

Les quantités de production maximales des vins AOC sont fixées annuellement par le Département en charge de la viticulture après consultation de l’interprofession, et dans les limites fixées par l’ordonnance fédérale sur le vin. «Ce système de quota ne permet toutefois pas de répondre efficacement aux besoins de régulation de l’offre encore exacerbés par la récurrence des chocs climatiques affectant le vignoble», souligne le Conseil d’État.

«La réserve climatique peut être définie comme la possibilité de récolter une quantité de raisin à l’intérieur du quota cantonal AOC dont la commercialisation en vin serait différée. La pertinence d’un tel outil a notamment été démontrée par une étude de l’Observatoire suisse du marché du vin, financée par la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires (DGAV)», explique le gouvernement vaudois dans sa réponse.

Initiative parlementaire fédérale

Il salue d’ailleurs la récente acceptation de l’initiative parlementaire fédérale «Introduction d’une réserve climatique pour les vins suisses» en mars dernier. Elle utiliserait la marge entre le quota fédéral et le quota cantonal pour constituer une réserve stratégique. Cette réserve serait alimentée les années de bonnes récoltes, permettant de pallier les pertes dues aux aléas climatiques.

Pour les cantons, il faut désormais attendre le cadre fédéral législatif précis avant de prendre une décision finale. Mais l’idée serait que ce soit la Communauté interprofessionnelle des vins vaudois (CIVV) qui décide d’année en année et par région l’autorisation d’une réserve dite climatique et d’en fixer le quota, soit un petit volume, explique-t-on du côté de la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires, contactée par Keystone-ATS.

Le système serait «individuel et facultatif» pour le vigneron-encaveur, est-il précisé. Mais pour l’instant, cela reste encore un peu de la musique d’avenir, ajoute-t-on.

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