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Suisse

Saint-Aubin. Grosses retombées économiques pour le site AgriCo

Le développement annoncé du campus industriel AgriCo devrait avoir un impact positif au-delà de la commune hébergeante de Saint-Aubin (FR). Le site, qui suscite des oppositions, va engendrer des retombées économiques «conséquentes», selon une étude présentée lundi 23 septembre.

Plus des trois quarts de la valeur ajoutée dégagée par le développement de la zone resteront dans une région comprenant les communes dans un rayon de 50 kilomètres.DR

ATS

ATS

23 septembre 2024 à 16:54, mis à jour le 30 septembre 2024 à 10:48

Temps de lecture : 3 min

Les dépenses de prestations intermédiaires et d’investissements ainsi que les dépenses de consommation des salariés du site d’AgriCo généreront aussi des impulsions économiques. Le constat ressort d’une étude de l’institut bâlois BAK Economics présentée lundi 23 septembre et mandatée par la commune de Saint-Aubin et la Communauté régionale de la Broye (Coreb).

Au total, 842,9 millions de francs seront investis pour l’essor du site dédié à l’agroalimentaire et à la biomasse, visant à produire une valeur ajoutée globale de 581 millions. La majeure partie des effets macroéconomiques est générée par la construction ainsi que par les branches apparentées à la construction.

Mais une multitude d’entreprises qui interviennent tout au long de la chaîne de valeur devraient aussi en profiter. Plus des trois quarts de la valeur ajoutée dégagée par le développement de la zone resteront dans une région comprenant les communes dans un rayon de 50 kilomètres et s’étendant sur quatre cantons (FR, BE, NE et VD).

Les impulsions régulières après l’achèvement complet d’AgriCo auront un impact important, indique l’étude. Du coup, chaque franc de valeur ajoutée issue de l’activité des entreprises établies sur le campus induit à son tour 82 centimes de valeur ajoutée dans d’autres entreprises suisses, dont 46 centimes dans la région.

Rendement fiscal

De manière générale, une valeur ajoutée constante de l’ordre de 570 millions de francs par an pourrait être produite dans la région, associée à près de 3100 postes de travail en équivalents plein-temps (EPT). Au total, la rémunération annuelle des 3800 personnes composant ces EPT atteindrait 257 millions, selon les estimations de BAK Economics.

Le secteur public profitera de l’essor projeté via les impôts directs. Dès que les capacités du site tourneront à plein régime, les communes de la région et les cantons concernés bénéficieraient d’un rendement fiscal annuel supplémentaire de 23,3 millions de francs, y compris la part des cantons et l’impôt fédéral direct.

Pendant la période de développement, le rendement fiscal additionnel dégagé au profit des cantons et des communes serait de 17,4 millions de francs. La présentation s’est déroulée en présence notamment de Michael Willimann, syndic de Saint-Aubin, et d’André Schoenenweid, directeur l’Établissement cantonal de promotion foncière (ECPF).

Vague d’oppositions

AgriCo a suscité une fronde lors de la mise à l’enquête publique, notamment le projet d’abattoir pour la volaille de Micarna (Migros). Un total de 1817 oppositions a été déposé auprès de la commune de Saint-Aubin, qui compte 2000 habitants. En tout, 598 personnes ou institutions ont fait opposition à l’un ou plusieurs des projets.

«Seuls» 60 citoyens de la commune même ont contesté. Pour le solde, 23 sont domiciliés dans le district de la Broye, 188 dans le reste du canton de Fribourg et 327 hors canton. AgriCo (pour Swiss Campus for Agri and Food Innovation) présente un potentiel de plus 1700 emplois, soit plus de 2100 personnes travaillant sur le site.

Ce dernier se veut pilote en termes de protection de l’environnement et d’énergies renouvelables. Il comprend 27,7 hectares de zones d’activités entourées de 100 hectares de surfaces agricoles. L‘État de Fribourg, qui a acheté les terrains en 2017, en a transféré la propriété à l’ECPF pour la gestion et le développement.