Supplément fromage. Guy Parmelin «prend acte» des revendications
Le conseiller fédéral «prend acte» de la demande de l’Interprofession Lait d’augmenter de 3 centimes le supplément pour le lait transformé en fromage, mais il manque la base légale pour une telle mesure. En revanche, il salue la hausse de 3 centimes du prix indicatif du lait.
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ATS
4 mars 2024 à 08:49, mis à jour à 09:11
Dans un article paru dimanche dans le SonntagsBlick, le ministre en charge de l’Agriculture Guy Parmelin explique pourquoi une des revendications de l’Interprofession Lait (IP Lait), soit une augmentation du supplément pour le lait transformé en fromage de 3 centimes par kilo de lait, ne peut pas être satisfaite, du moins en l’état.
La loi fixe actuellement ce supplément à 15 centimes. Pour l’augmenter, il reviendrait au Parlement de se prononcer, puisqu’il s’agit d’une modification de loi. Une revalorisation de 3 centimes de ce "supplément fromage" coûterait 50 à 60 millions de francs au contribuable, a précisé Guy Parmelin au SonntagsBlick, dans des propos confirmés dimanche par son département à Keystone-ATS.
«Effets négatifs»
À moyen terme, estime Guy Parmelin, une hausse du supplément aurait des «effets négatifs» sur l’équilibre entre la production de fromage et l’approvisionnement en beurre. La filière de la production indigène de beurre serait affaiblie, ce qui menacerait la «sécurité d’approvisionnement (du pays) à long terme».
En outre, le «supplément fromage» n’a pas pour vocation de réguler les variations du prix du lait sur le marché à court terme, mais de corriger le déséquilibre concurrentiel de la production suisse de fromage vis-à-vis de l’étranger, précise le porte-parole du département, Urs Wiedmer.
Lait: 3 centimes en plus dès juillet
En revanche, sur le dossier très chaud du prix indicatif du lait, l’augmentation de 3 centimes par litre à partir de juillet est actée et «saluée» par Guy Parmelin, comme annoncé vendredi 1er mars.
Une proposition des producteurs pour une hausse immédiate de 4 centimes n’a pas trouvé de majorité au sein du comité de l’IP Lait. Cette dernière est la plateforme commune de l’économie laitière suisse, regroupant 35 organisations régionales et nationales des producteurs et des transformateurs de lait ainsi que des entreprises du secteur industriel et du commerce de détail.
Les revendications et cette hausse du prix du lait surviennent en période de forte contestation du monde paysan, en Suisse comme à l’étranger. Les revenus des agriculteurs et producteurs sont sous forte pression. Les intéressés, mobilisés pacifiquement depuis plusieurs semaines, critiquent en particulier la politique des grands distributeurs.