En raison d’une année agricole «catastrophique» et des crises sanitaires, les exploitations jurassiennes font face à une situation financière critique, alerte Agrijura. La Chambre d’agriculture propose 12 mesures pour répondre à ces défis.
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21 octobre 2024 à 09:36, mis à jour à 11:55
Les exploitations agricoles du Jura sont en difficulté. Dans un communiqué publié vendredi 18 octobre, Agrijura tire la sonnette d’alarme sur une situation qui menace des exploitations jusqu’ici considérées comme solides. En cause, des crises répétées et des conditions économiques défavorables qui ont épuisé les trésoreries de nombreuses fermes.
Alors que 2023 a été marquée par une explosion des coûts de production, menant aux révoltes agricoles du début de l’année, 2024 laissait espérer une amélioration. La relative stagnation des coûts, associée aux premières revalorisations des prix à la production – à l’exemple des prix indicatifs du lait, de la viande et des céréales – aurait dû permettre une amélioration notable. «Cependant, force est de constater que ce n’est pas le cas. La situation s’est même détériorée à bien des égards, selon les retours des agriculteurs et des fiduciaires cet automne», souligne Agrijura.
La production animale n’est pas en reste. La tension sur le marché du lait persiste, et si les prix de la viande restent corrects, la situation est aggravée par les crises sanitaires. En particulier, la récente propagation de la BVD et de la langue bleue.
Bien que la caisse des épizooties rembourse les tests et les animaux morts, les pertes de production laitière, l’augmentation des avortements, les frais vétérinaires, et les pertes génétiques représentent un coup dur pour les familles. «Ces pertes ne sont pas seulement financières, elles affectent directement la stabilité et l’avenir de leurs exploitations», précise la Chambre d’agriculture jurassienne.
Face à cette situation, Agrijura a présenté 12 mesures concrètes, détaillées dans le communiqué. Parmi elles, l’octroi de prêts sans intérêt, l’anticipation des paiements des productions végétales, ou encore le soutien aux marchés de bétail et aux campagnes de vaccination.
L’organisation réclame également le maintien du budget fédéral destiné à l’agriculture, qui pourrait être réduit de 48,5 millions de francs en 2025, affectant le Jura à hauteur de 2 millions. Ces mesures visent à stabiliser les finances des exploitations et à soutenir les familles paysannes face à une crise qui semble s’aggraver.
Pour économiser ou par curiosité, ils sont plusieurs à s’être improvisés chefs de chantiers à l’occasion d’une rénovation ou d’une construction. Cédric Biedermann est l’un d’eux.
