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Marché. La compétitivité des exploitations laitières suisses sous pression

En comparaison européenne, les exploitations laitières suisses peinent à couvrir leurs coûts de production. Des frais structurels nettement plus élevés, mais aussi une plus faible productivité en sont la raison. L’avenir semble prometteur pour les grandes exploitations, mais des investissements seront nécessaires pour maintenir leur compétitivité.

Les exploitations suisses de plus de 50 vaches présentent un meilleur taux de couverture des coûts.iStock

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1 octobre 2024 à 14:33

Temps de lecture : 2 min

La production laitière, bien qu’adaptée aux conditions locales, demeure peu rentable en Suisse comparée aux exploitations européennes. C’est le constat d’une étude publiée dans Recherche agronomique suisse, qui compare des fermes helvétiques typiques avec d’autres types d’exploitations d’Allemagne, de France, d’Autriche, des Pays-Bas, d’Irlande et de Finlande participant au réseau International Farm Comparison Network (IFCN).

L’étude examine dans quelle mesure les coûts de revient du lait sont couverts et comment ce taux de couverture des coûts a évolué au cours des douze dernières années. Même si les contraintes plus élevées ou les difficultés naturelles sont compensées par des paiements directs et que le prix du lait en Suisse est en moyenne supérieur de 67% à celui des exploitations de l’UE, une exploitation suisse typique de la région des collines avec 21 vaches a un taux de couverture des coûts relativement bas, inférieur à 60%.

En comparaison, une exploitation néerlandaise moyenne atteint une productivité plus de quatorze fois supérieure. Cette situation s’explique en grande partie par des coûts structurels élevés et une productivité relativement faible.

Les grandes exploitations vont mieux

Les exploitations suisses de plus de 50 vaches présentent toutefois un meilleur taux de couverture des coûts, généralement supérieur à 80%. Parmi elles, les exploitations de plaine comptant 70 vaches ont vu leur situation économique s’améliorer au fil des ans.

Elles présentent un taux de couverture des coûts en constante augmentation, car elles n’ont cessé de réduire leurs coûts de croissance initiaux (amortissements, intérêts débiteurs, remboursements). Les petites exploitations, quant à elles, restent moins compétitives, malgré une hausse du prix du lait en 2022 et 2023.

Robotique et pâturage prolongé

Face à ces défis, les exploitations suisses, particulièrement celles en plaine, devront investir dans des techniques permettant de réduire la main-d’œuvre pour augmenter leur productivité. Parmi les stratégies envisagées, l’usage accru de la robotique pour la gestion des troupeaux et le pâturage prolongé semblent être les plus prometteurs, souligne l’étude.

Bien que la demande mondiale de lait continue d’augmenter, assurant des perspectives positives pour la production laitière, la Suisse devra adapter ses structures agricoles. Le développement de grandes exploitations dans la région de plaine et un climat d’investissement favorable, dans lequel la politique agricole a également un rôle à jouer, seront essentiels pour garantir la compétitivité à long terme du secteur laitier suisse, concluent les auteurs de l’étude.