Rapport agricole 2024. L’agriculture a réduit son impact environnemental
Dans le Rapport agricole 2024, présenté par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), ce jeudi 14 novembre, l’engagement des agriculteurs vers des pratiques plus durables ressort clairement.
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COMM.
Aujourd’hui à 10:35
L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a, dans le Rapport agricole 2024, compilé les principaux chiffres et résumé les grands développements de l’agriculture et de la filière agroalimentaire de l’année précédente. Les chiffres montrent une forte participation des agriculteurs aux nouveaux programmes de paiements directs, mis en place pour réduire les risques liés aux produits phytosanitaires.
Dans le Rapport agricole 2024, l’OFAG dresse en outre le bilan de trois décennies de monitoring agro-environnemental en Suisse, qui montre que l’impact environnemental de l’agriculture a diminué.
Sur la bonne voie
Depuis plus de 30 ans, le monitoring agro-environnemental en Suisse met en lumière l’impact de l’agriculture sur l’environnement et l’évolution de cet impact. Agroscope et l’OFAG collectent continuellement les données de cette surveillance depuis 1990 et les présentent dans le Rapport agricole.
Ces données montrent que l’impact environnemental de l’agriculture a diminué. Les émissions d’ammoniac, par exemple, ont diminué de 23% depuis 1990, l’excédent de phosphore ayant même diminué de 74%. Des succès ont été enregistrés notamment à la suite de l’introduction des paiements directs au début des années 1990. Des défis demeurent, en particulier en ce qui concerne les déperditions d’azote et les émissions de gaz à effet de serre.
Forte participation aux nouveaux programmes
Pour mettre en œuvre l’initiative parlementaire «Réduire le risque de l’utilisation de pesticides», le Conseil fédéral a introduit de nouveaux programmes de paiements directs au début de l’année 2023. Par exemple, de nouvelles contributions au système de production ont été proposées pour le non-recours aux produits phytosanitaires, pour améliorer la fertilité des sols et pour inciter les éleveurs à mettre le bétail bovin au pâturage.
Ces nouveaux paiements directs visent à promouvoir un mode de production durable et adapté aux conditions locales et à réduire les effets négatifs de l’activité agricole sur l’environnement. La forte participation aux nouvelles contributions au système de production au cours de l’année qui a suivi leur mise en œuvre montre que l’agriculture est prête à relever ces défis.
En 2023, les exploitations agricoles ont renoncé à utiliser des herbicides sur 19% de la surface totale des terres arables, des vignes et des vergers. En outre, quelque 14 000 exploitations ont renoncé à employer des fongicides et des insecticides sur 102 000 hectares de cultures. Si ces résultats sont réjouissants, il s’avère aussi que le retrait de certains produits phytosanitaires a rendu la protection des cultures plus exigeante.
Hausse des coûts de production
Dans la production animale, les prix à la production du lait et de la viande de porc ont augmenté en 2023. Pour le reste du bétail de boucherie et les œufs, l’évolution des prix a été à la baisse.
Dans le domaine de la production végétale, les prix ont également évolué de manière contrastée. Alors que les prix à la production des oléagineux, des céréales fourragères et de certains légumes ont baissé, ils ont augmenté pour les pommes de terre et les fruits à pépins.
Au total, l’indice des prix à la production a augmenté de 1,5 point de pourcentage en 2023. Les prix des moyens de production agricole ont également augmenté de 1,8 point de pourcentage, ce qui a grevé les coûts de production de l’agriculture.
Nécessité d’un effort collectif
Le Rapport agricole 2024 montre qu’en 2023, les agriculteurs et les agricultrices ont dû faire face à des défis majeurs tels que le changement climatique, la protection des cultures et la hausse des coûts de production. L’OFAG s’engage en faveur d’une agriculture et d’une filière agroalimentaire durable et efficace. L’effort collectif de l’ensemble du système alimentaire permettra de renforcer encore la sécurité alimentaire.