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Politique agricole

Revendications. «Il faut un signal maintenant», estime le vice-directeur de l’USP

La colère gronde aussi dans les campagnes suisses et ceci depuis plusieurs mois", relève le vice-directeur de l’Union suisse des paysans Francis Egger. "On a le même mal-être agricole en Suisse, en Allemagne ou en France", déclare le Fribourgeois à Keystone-ATS.

"On dit presque à l’agriculteur à quelle heure il doit mettre le réveil le matin pour aller traire ses vaches".Agri

ATS

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30 janvier 2024 à 14:31, mis à jour à 19:20

Temps de lecture : 2 min

"La problématique est la même: des revenus insuffisants, qui baissent et qui ne couvrent pas les frais de production", explique Francis Egger. À cela s’ajoute une surcharge administrative dans le secteur agricole. Au final, il en résulte "un désarroi. On en fait toujours plus et on est toujours critiqué."

Le plus urgent pour l’agriculture suisse est l’amélioration de la situation économique, estime le vice-directeur de l’USP. "On travaille en moyenne à 17 francs de l’heure. Il faut donner des perspectives d’avenir, surtout aux jeunes."

Concernant le soutien de la Confédération, les exigences augmentent mais les contributions ne sont pas modifiées. "Il faut une réaction rapide et envoyer un signal aux familles paysannes."

Toute la filière est concernée par la pression sur les prix. "On peut se poser la question si c’est la grande distribution ou les consommateurs qui sont responsables. Nous sommes dans des situations où l’achat des produits labellisés diminue pour avoir des produits bas de gamme à bas prix. La responsabilité est collective dans cette problématique".

Or le marché doit fonctionner avec des prix qui couvrent les frais de production: "On ne peut pas, à long terme, produire à perte."

Le Conseil fédéral prévoit une diminution de 347 millions de francs dans le crédit-cadres 2026-29 pour l’agriculture. "C’est inadmissible dans le contexte d’exigences qui augmentent", estime Francis Egger.

"Du micro-management"

La politique agricole s’est complexifiée "et c’est devenu intenable, à un niveau de micro-management où l’on dit presque à l’agriculteur à quelle heure il doit mettre le réveil le matin pour aller traire ses vaches".

Le risque existe aussi en Suisse que des paysans bloquent des routes avec leurs tracteurs, admet Francis Egger. "Mais je pense qu’on serait perdant. Nous avons une culture du dialogue en Suisse." Ensuite, le système démocratique permet d’aller voter et les citoyens ont soutenu l’agriculture dans la dernière votation concernant le secteur, rappelle-t-il. Ce soutien, il faut le garder, et rester dans la légalité.

"Nous sommes dans une bulle médiatique en ce moment, or nous devons travailler à moyen et long terme. Mais il faut un signal maintenant pour dire 'on vous a entendus, on va aller dans le sens d’une amélioration des revenus et d’une simplification administrative'", conclut-il.