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Animaux

Bovins. La paratuberculose, une situation sous contrôle mais à surveiller

Une synthèse actuelle sur la paratuberculose, parue en septembre dans Recherche Agronomique Suisse, décrit cette maladie chronique des bovins. L’étude montre quelles sont les mesures de lutte prises au niveau national et international, et explique leur importance.

Vache suisse atteinte de paraTB.Université de Berne, clinique des ruminants

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30 septembre 2024 à 11:54, mis à jour le 1 octobre 2024 à 14:02

Temps de lecture : 2 min

La paratuberculose (paraTB), une maladie chronique affectant les bovins, est présente de manière endémique en Suisse. Des mesures de lutte obligatoires ont été mises en place depuis 2015 pour limiter sa propagation, notamment dans le but de garantir l’accès aux marchés internationaux pour les produits laitiers suisses.

L’objectif est d’identifier et d’éliminer les animaux qui excrètent par leurs excréments de grandes quantités de l’agent pathogène, et de réduire ainsi la pression infectieuse dans le troupeau et le risque d’introduction de la bactérie responsable dans la chaîne alimentaire.

Effets sur l’humain incertains

La paraTB, causée par la bactérie Mycobacterium avium spp. paratuberculosis (MAP), se manifeste après plusieurs années d’incubation par une inflammation intestinale sévère, entraînant des diarrhées et, finalement, la mort de l’animal. En raison d’un soupçon de lien entre cette bactérie et la maladie de Crohn chez l’humain, des programmes de lutte ont été initiés il y a plus de 30 ans. Cependant, ce lien n’a pas encore été définitivement prouvé ou réfuté.

Il manque toujours plusieurs études cliniques avec des méthodes validées pour la détection de la MAP dans des échantillons cliniques, indiquent les auteurs de l’étude parue dans Recherche Agronomique Suisse. Néanmoins, la lutte contre la paraTB se développe, notamment dans les pays où les troupeaux sont importants et où l’agriculture est intensive.

Actuellement, la lutte contre la paraTB est appliquée dans de nombreux pays par le biais d’une gestion intégrée des troupeaux afin de promouvoir la santé et le bien-être des animaux tout en tenant compte des questions économiques.

Faible séroprévalence en Suisse

En Suisse, la séroprévalence de la paraTB est relativement faible par rapport à d’autres pays européens. Selon les données récentes de la professeure Mireille Meylan de l’Université de Berne, 3,6% des animaux dans les troupeaux infectés sont porteurs de la maladie.

Malgré ces chiffres modérés, l’absence de programme national de surveillance et de lutte coordonné contre la paraTB reste un sujet de préoccupation. La sensibilisation des éleveurs demeure une priorité pour améliorer la détection des cas et limiter l’impact sur la santé animale et la sécurité alimentaire.