Ovins. Le Valais intensifie sa lutte contre le piétin
Dès le 1er octobre 2024, la Suisse lancera une vaste campagne nationale de lutte contre le piétin. Près de 800 éleveurs valaisans de moutons ont déjà été informés des mesures à venir, qui marqueront le début d’une mobilisation sur cinq ans visant à éradiquer cette infection dans les troupeaux.
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Comm
9 septembre 2024 à 17:06, mis à jour à 17:33
Le piétin, responsable d’une inflammation purulente et douloureuse des onglons, continue d’affecter environ 20% des moutons en Suisse. Face à ce constat, les autorités ont décidé d’agir. À partir du mois d’octobre et jusqu’au 31 mars chaque année, toutes les exploitations ovines enregistrées auprès de la Banque de données sur le trafic d’animaux (BDTA) feront l’objet de prélèvements d’échantillons. Ces tests permettront de détecter la présence de la bactérie et d’appliquer les mesures nécessaires pour enrayer sa propagation.
Les fermes qui seront déclarées exemptes de piétin ne feront l’objet d’aucune restriction concernant le mouvement des animaux, notamment lors des manifestations ou des transhumances estivales. En revanche, en cas d’infection, l’exploitation sera mise sous séquestre et l’éleveur devra procéder à l’assainissement de son troupeau.
Le Valais précurseur
Le Valais, qui figure parmi les quatre cantons suisses les plus importants dans le domaine de l’élevage ovin, avec plus de 35 000 moutons, n’a pas attendu pour agir. Dès 2021, l’État du Valais, en collaboration avec la Confédération, a mis en place un projet préliminaire d’assainissement facultatif.
Ce programme pilote a déjà permis de traiter plus de 20% des exploitations ovines du canton, préparant ainsi le terrain pour la campagne nationale, ont indiqué lundi 9 septembre les autorités valaisannes, qui souhaitent réduire la prévalence de la maladie à 1% d’ici cinq ans. Elles investiront plus d’un million de francs dans cette lutte.
Un défi
L’assainissement du troupeau consiste d’abord à veiller aux soins corrects (parage) des onglons des animaux. Chaque bête du troupeau doit ensuite passer dix minutes dans un pédiluve, un bassin contenant un produit désinfectant; enfin les exploitants doivent prendre toutes les mesures d’hygiène nécessaire pour éviter une réinfection, détaille le vétérinaire cantonal valaisan Eric Kirchmeier, conscient que cela représente un «certain défi».
C’est aussi un défi pour le canton et ses partenaires qui doivent vérifier tous les troupeaux en six mois, ajoute-t-il. Si un troupeau n’a pas été contrôlé, il sera considéré comme potentiellement contaminé et mis sous séquestre, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas être mis en alpage communautaire par exemple, explique Eric Kirchmeier.
Si l’assainissement est à la charge de l’exploitant, le canton paie tout ce qui concerne les contrôles, les tests et les aspects administratifs. Les détenteurs d’ovins participent, eux, avec une somme allant de 30 à 90 francs par troupeau selon la taille de celui-ci. «Cette participation a été décidée au niveau fédéral, parce que cette lutte était voulue par les associations d’élevages d’ovins de Suisse», précise le vétérinaire cantonal.