Forêts. Potentiel du bois neuchâtelois utilisé à son maximum
Selon une étude, le potentiel de bois-énergie est utilisé actuellement presque à son maximum dans le canton de Neuchâtel, un solde de quelques milliers de m3 restant encore à valoriser. Le développement de nouvelles grandes installations doit être considéré avec «prudence».
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ATS
7 juin 2024 à 15:47, mis à jour le 10 juin 2024 à 08:15
«Actuellement plusieurs projets sont à l’étude. S’ils se réalisaient tous, ils dépasseraient les capacités de production de la forêt neuchâteloise», a indiqué le Canton de Neuchâtel vendredi 7 juin. Ce dernier s’appuie sur une étude, commandée début 2023 à l’association Énergie-bois, pour arriver à cette conclusion.
L’État rend attentif au fait que cette forme d’énergie n’est plus localement disponible d’une manière illimitée et que si un projet poursuit son développement en tablant sur le bois, ses initiateurs doivent au préalable sécuriser leurs sources d’approvisionnement, a-t-il ajouté.
L’étude montre que le canton a largement développé ses capacités de chauffage au bois-énergie au cours des dernières années. Qu’il s’agisse de bois bûches, en plaquettes forestières (bois déchiquetés) ou en pellets, le bois-énergie est convoité sous toutes ses formes.
Chauffage à distance
Des projets d’envergure ont vu le jour ces dernières années avec l’installation de chauffages à distance, alimentés aux bois dans plusieurs localités. Parallèlement et sous l’impulsion d’incitations efficaces, de nombreux particuliers sont passés d’une chaudière à mazout à une chaudière alimentée aux pellets ou aux plaquettes forestières. «Cette dynamique est à saluer. Elle arrive toutefois à ses limites s’agissant des forêts du canton», a précisé l’État en rappelant le cadre fixé par le droit fédéral et cantonal pour éviter la surexploitation.
Le Canton valorise aussi une gestion de la sylviculture proche de la nature. La politique forestière et du bois vise surtout à une utilisation en cascade de ce matériau. Idéalement, seuls les assortiments de faible qualité, les bois de déconstruction ou les résidus de sciage devraient être valorisés sous forme de bois-énergie.
Sur la base de cette étude, une discussion stratégique est maintenant engagée au sein des services du Département du développement territorial et de l’environnement, en partenariat avec les représentants de la branche pour orienter les futurs grands projets en compatibilité avec les impératifs de gestion durable de la forêt. Le fruit de ces travaux sous forme de mesures sera communiqué à l’automne.