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Suisse

Parlement. Le National veut plus d’argent pour l’agriculture

L’agriculture doit bénéficier d’un soutien fédéral plus grand entre 2026 et 2029. Le National a augmenté mercredi de près de 400 millions au total les moyens pour la promotion de la production et des ventes et pour le versement de paiements directs.


ATS

ATS

19 décembre 2024 à 10:22

Temps de lecture : 3 min

Le gouvernement a proposé une enveloppe de 13,8 milliards de francs. La plus grande part est destinée aux paiements directs (près de 11 milliards), alors que 2,1 milliards sont prévus pour la production et les ventes et 690 millions de francs pour les bases de production.

Dans son projet, le Conseil fédéral a alloué des moyens plus importants aux améliorations structurelles agricoles (+86 millions de francs), ainsi qu’à la sélection de cultures et de variétés résistantes aux maladies et à la protection durable des végétaux (+24 millions de francs). Ces fonds sont compensés par les paiements directs (-92 millions) et le domaine «production et ventes» (-18 millions).

Le montant total est inférieur de 1,4%, soit en baisse de 230 millions, à celui prévu pour la période actuelle 2022-2025. Cette différence s’explique par les réductions prévues par le gouvernement dans le cadre du budget 2025, a rappelé le ministre de l’économie Guy Parmelin.

«Irresponsable»

Mais le Conseil national ne le voit pas du même œil. Contrairement aux autres secteurs, les fonds de l’agriculture sont stables depuis une vingtaine d’années, voire en baisse. Elle n’est en rien responsable de l’augmentation des dépenses de la Confédération. Il est donc injuste de couper dans le salaire des paysans", a argué Manuel Strupler (UDC/TG).

Il est inacceptable que l’agriculture soit le seul secteur à être pénalisé, a lancé Sidney Kamerzin (C/VS) au nom de la commission de l’économie. Par 187 voix contre 2, le Conseil national a augmenté de 361 millions l’enveloppe totale pour l’agriculture.

Pour la majorité, couper dans les paiements directs et dans la promotion de la production et des ventes serait irresponsable compte tenu de la situation actuelle. Les revenus agricoles actuels sont aujourd’hui déjà insuffisants et les exigences en matière de production ont augmenté, a rappelé Sidney Kamerzin. «C’est un problème qu’on ne peut pas ignorer», a abondé Beat Walti (PLR/ZH).

Plus pour la promotion

Contre l’avis du PLR, de la gauche et du PVL, les députés ont donc décidé d’augmenter de 100 millions de francs le plafond des dépenses pour la promotion de la production et des ventes, soit un total de 2,239 milliards. «Ce n’est pas le moment de couper dans la promotion de nos produits qui doivent faire face à la pression des importations», a ajouté Sidney Kamerzin.

La gauche aurait souhaité réduire ce plafond en coupant 30 millions de francs dans le tabac et la betterave sucrière ou 61,6 millions de francs en supprimant la promotion des ventes de vin, de viande et d’œufs. Pour Irène Kälin (Vert-e-s/AG), c’est un paradoxe de promouvoir un produit qui est mauvais pour notre santé en trop grande quantité. Et Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE) de rappeler que l’excès de sucre est un problème de santé publique.

Pour Pius Kaufmann (C/LU), la promotion des produits suisses est importante pour la Suisse. La population tendra à les acheter. «C’est mieux pour la durabilité, c’est mieux qu’importer.»

Davantage pour les paiements directs

Les députés ont également décidé par 126 voix contre 62 d’une augmentation de 261 millions pour le versement de paiements directs par rapport à la proposition du Conseil fédéral. Soit un montant total de 11,249 milliards de francs.

Aux yeux de Samuel Bendahan (PS/VD), «le système actuel ne soutient malheureusement pas les agriculteurs qui se battent pour nourrir les Suisses, mais les fabricants de tracteurs et de pesticides et la grande distribution». Augmenter le budget agricole ne change rien au problème.

Le PS, le PVL et le PLR ont vainement défendu la version du Conseil fédéral en se référant à la situation financière de la Confédération. Selon Jacqueline Badran (PS/ZH), la réduction proposée est supportable pour l’agriculture. Et de rappeler que la majorité du Parlement a coupé «sans problème» les fonds pour la coopération internationale.

Tous doivent contribuer à stabiliser les finances fédérales, a avancé Corina Gredig (PVL/ZH). «La question est de savoir qui doit souffrir pour assurer les moyens financiers de l’armée», a-t-elle rétorqué à l’UDC.

Au final, ces domaines continueraient à bénéficier des mêmes moyens financiers qu’actuellement.

Supprimer l’inutile

Enfin, le National a tacitement adopté une motion modifiée par le Conseil des États visant à décharger les familles paysannes notamment en supprimant les réglementations inutiles ou trop anciennes.