Dans le cadre des débats avant le scrutin du 22 septembre, l’alliance du «Non» à l’initiative «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (initiative biodiversité)» dénonce un message trompeur porté par les initiants dans une campagne digitale monétisée.
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11 septembre 2024 à 09:30, mis à jour à 10:09
La campagne menée de part et d’autre en vue des prochaines votations bat son plein, avec son lot d’exagérations. Il y a quelques jours, une publication Facebook officielle des partisans à l’initiative biodiversité a fait réagir les opposants à celle-ci, qui ont publié mardi 10 septembre un communiqué à ce sujet.
Les initiants ont sponsorisé une publicité censée illustrer la perte de biodiversité en Suisse. La publication oppose une prairie en fleurs avec en surimpression l’année 2000 (cliché de gauche), et une photo de la même praire beaucoup plus verte avec seulement quelques fleurs isolées et la mention «La biodiversité en Suisse va de plus en plus mal» (cliché de droite). Le montage avait pour objectif, selon les opposants, de démontrer que la perte de diversité en Suisse est due aux pratiques des agriculteurs.
Il n’a pas fallu plus de 48 heures pour que la famille paysanne dont le terrain a été photographié soit informée. Elle a confirmé à l’alliance du «Non» que cette prairie est une zone de promotion de la biodiversité inscrite en qualité deux, soit «la crème de la crème» en matière de protection de la biodiversité.
«En réalité, ces clichés ne montrent pas une baisse de biodiversité sur une ou deux décennies. Il s’agit de la même prairie, mais à deux périodes différentes: la première image en pleine floraison, la deuxième quelques semaines plus tard à une période où la majeure partie des fleurs a terminé sa floraison», expliquent les opposants. «L’évolution du feuillage du charme en arrière-plan, presque nu lors de la première photo et paré de son feuillage sur la deuxième photo, confirme cette analyse.»
Avertis, les initiants ont désormais retiré leur photomontage. L’événement, qui peut sembler anecdotique, illustre bien certaines dérives de cette campagne. Tandis que les opposants sont régulièrement accusés d’inventer des pourcentages ou d’ignorer la science, «les initiants entretiennent un rapport plutôt ambigu avec la vérité», rétorque les membres de l’alliance du «Non».
Les opposants insistent sur le fait que ce photomontage «grossier» n’est pas une erreur, «mais un mensonge destiné à décrédibiliser le monde agricole et à façonner avec des fake news l’opinion de la population». Selon les opposants, ce n’est d’ailleurs que la partie émergée de l’iceberg.
Les produits phytosanitaires qui peuvent être utilisés dans certains pays européens doivent être autorisés en Suisse plus rapidement qu’aujourd’hui, selon la commission compétente du Conseil national. Elle a annoncé mettre en consultation jusqu’au 9 décembre des propositions à ce sujet.
