Grands prédateurs. Une régulation active du loup est «nécessaire»
Depuis le 1er septembre et durant 5 mois, la population de loups peut être activement régulée. Il s’agit d’une nécessité pour reprendre le contrôle et stopper la croissance «exponentielle» du nombre de grands prédateurs, a souligné l’Union suisse des paysans (USP) dans un communiqué.
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Comm
3 septembre 2024 à 15:15
Une régulation active des populations de loups, dont la croissance est exponentielle, est nécessaire pour préserver à l’avenir l’estivage traditionnel et donc l’exploitation des zones d’alpage de haute altitude, affirme l’USP dans un communiqué publié mardi 3 septembre. Conformément à l’ordonnance sur la chasse, les interventions sont possibles entre le 1er septembre et le 31 janvier dans les cantons qui remplissent les exigences définies.
Actuellement, l’effectif de loups double tous les deux ans, ce qui rend impératif le plafonnement à un niveau supportable, selon l’USP. C’est pourquoi la faîtière attend des cantons qu’ils prévoient les ressources humaines nécessaires pour exploiter efficacement la période pendant laquelle la régulation active est possible. La régulation réactive reste, elle, aussi importante. Il convient ici d’abaisser les seuils de dommages (nombre d’animaux de rente tués) qui réglementent le tir des animaux responsables des dégâts.
Depuis 2005, le loup est responsable d’environ trois quarts des attaques commises sur des animaux de rente en Suisse, selon les chiffres de l’Office fédéral de l’environnement.
Protéger les troupeaux
Outre la régulation, les mesures de protection gagnent en importance. En 2023 et 2024, la protection des troupeaux a bénéficié de 11 millions de francs supplémentaires, ce qui a permis de ramener le nombre record d’attaques compté en 2022 au niveau des années précédentes. Mais les réalités cantonales sont très diversifiées.
Selon les chiffres de Groupe loup suisse, Pro Natura, le WWF et Birdlife, publiés fin août, le loup a tué moins d’animaux de rente en Valais et dans les Grisons en 2024, alors même que la population de canidés a légèrement augmenté. Ce n’est pas le cas dans le canton de Vaud, où le nombre d’attaques augmente.
L’USP soutient les mesures de protection des troupeaux, qui «permettent une limitation efficace de la population de loups». Le transfert de la responsabilité des chiens de protection des troupeaux de la Confédération aux cantons provoque beaucoup d’incertitudes chez toutes les personnes concernées (éleveurs, personnel d’alpage, éleveurs de chiens de protection et responsables cantonaux de la protection des troupeaux). «Il s’agit ici de clarifier les procédures afin que suffisamment de chiens qualifiés soient disponibles pour protéger les troupeaux».
Réviser l’ordonnance sur la chasse
La Suisse est encore loin d’une situation supportable en matière de grands prédateurs, assure l’USP. La faîtière appelle le Conseil fédéral à ancrer durablement la régulation active des loups dans l’ordonnance sur la chasse, afin d’aboutir à une limitation effective du grand prédateur «à un niveau supportable».
Pour les troupeaux protégés, les seuils de dommages devraient être réduits et complétés par des mesures d’urgence appropriées (p. ex. tirs de défense), afin d’éviter la répétition d’évènements dommageables.
En raison du manque de chiens de protection des troupeaux qualifiés, des mesures sont nécessaires pour couvrir les besoins. L’USP suggère par exemple d’autoriser d’autres races pour cette activité. L’engagement financier de la Confédération pour la protection des troupeaux ainsi que pour l’élevage et la détention de chiens de protection «reste impératif».
En outre, les animaux tués ou blessés sur des alpages et des pâturages non protégés devraient être indemnisés «sans restriction», au même titre les animaux des troupeaux protégés. «Ils doivent aussi être pris en compte dans le seuil de dommage pour la régulation des grands prédateurs», conclut l’USP.