Jura. Le Marché-concours attire 50 000 visiteurs à Saignelégier

La journée officielle de dimanche a débuté sous un soleil radieux avec l’impressionnante parade de 400 équidés, crinière rasée de près, robe polie lustrée. L’Alsace et ses costumes traditionnels a côtoyé les chevaux Franches-Montagnes et leurs éleveurs dans le grand cortège folklorique de l’après-midi.

La région française frontalière a également charmé les visiteurs avec ses spécialités du terroir: tartes flambées et vins alsaciens, poteries de Soufflenheim et spectacles de danses traditionnelles.

L’invitation de l’Alsace au Marché-concours cette année n’était pas un hasard. En effet, le Gouvernement jurassien a signé en mars une feuille de route pour approfondir sa collaboration avec la Collectivité européenne d’Alsace, entité née en 2021 de la fusion des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, dans des domaines tels que les transports, le tourisme et la transition écologique.

Le gouvernement du Jura et les membres du Parlement jurassien seront reçus à Strasbourg le 28 septembre par le président de la Collectivité européenne d’Alsace, Frédéric Bierry, a d’ailleurs indiqué ce dernier dans son discours.

Au programme officiel de la journée figuraient d’autres prises de paroles, notamment celle de la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider. Représentant pour la deuxième fois le gouvernement suisse à la fête du cheval, la Jurassienne a serré beaucoup de mains et salué de nombreuses connaissances et amis sur ses terres.

Dans son discours, Elisabeth Baume-Schneider a vanté la polyvalence du cheval de la race Franches-Montagnes qui n’est plus exclusivement un animal de trait comme il y a 100 ans. Cheval de plaisance et de course, il est aussi apprécié de l’armée et utilisé dans le domaine des soins pour des personnes en situation de handicap ou de souffrance psychique, a-t-elle énuméré.

Qualifier le Franches-Montagnes de polyvalent est un euphémisme, selon Mme Baume-Schneider. L’unique race indigène suisse est un «joyau à préserver et à chérir», a-t-elle résumé.

Concernant les défis auxquels la race et les éleveurs font face, la ministre de l’Intérieur a évoqué la baisse du nombre de ses étalons reproducteurs au Haras national d’Avenches. Elle a estimé que les discussions auront à se poursuivre sur ce point, sans spécifier dans quel sens.

Dans le cadre de mesures d’économies, la Confédération avait annoncé en début d’année vouloir réduire la voilure et baisser le nombre d’étalons Franches-Montagnes dans l’institution qui joue un rôle important dans la sauvegarde de la race, de 60 actuellement à 45 d’ici 2030.

En plus des coupes qui menacent le secteur de l’agriculture, la présidente du Gouvernement jurassien, Rosalie Beuret Siess, a elle évoqué un autre défi: la préservation de l’homogénéité de la race.

Le Gouvernement jurassien est inquiet des discussions sur l’assouplissement de la réglementation au niveau des taches blanches de la robe des étalons reproducteurs sélectionnés. L’exécutif jurassien craint qu’une telle décision ait des répercussions négatives sur l’homogénéité de la race et ne diminue la rareté des équidés, et donc leur prix, a dit la socialiste.

Une autre invitée de marque a déclenché des applaudissements à répétition: Audrey Gogniat, la médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Paris au tir à la carabine à air comprimé à 10 mètres. Les orateurs ont également rendu hommage à l’autre médaillé jurassien, le cavalier Steve Guerdat.

Comme de coutume, le week-end a été rythmé à Saignelégier par les courses à cru et celles de chars romains, les expositions de chevaux et les quadrilles équestres. La grande fête populaire a rassemblé les habitants de la région et les amateurs de chevaux de toute la Suisse et même de l’étranger.

Après le Valais l’an dernier, c’est le canton de Genève qui sera l’invité d’honneur du Marché-concours l’année prochaine. Pour 2026, c’est celui de Berne qui a été convié pour la première fois, a dévoilé M. Wermeille. Selon lui, les autorités bernoises ont accepté l’invitation, sous réserve que le Concordat fixant les modalités du transfert de Moutier (BE) dans le canton du Jura soit accepté par la population le 22 septembre.