Mesures d’économie. AgriJura s’indigne des coupes dans le budget agricole
Le Gouvernement jurassien a présenté de nouvelles mesures d’économie à hauteur de 12 millions de francs concernant le budget 2024 de l’État. Nécessaires pour compenser l’absence des versements de la BNS, ces mesures touchent de façon disproportionnée le secteur agricole.
Partager
(Comm.)
11 avril 2024 à 14:40, mis à jour à 14:47
Les mesures d’économie décidée par le Gouvernement jurassien, à la suite de l’absence des versements de la Banque nationale suisse (BNS), vont à l’encontre des décisions du législatif, a indiqué dans un communiqué AgriJura, la Chambre d’agriculture du canton du Jura. Surtout, elles remettent en cause le travail responsable mené par les organisations agricoles dans le cadre du plan équilibre.
Alors que le début de l’année fut marqué par les révoltes agricoles, le Gouvernement jurassien présente un lot de mesures nécessaires au fonctionnement des finances cantonales. Réparties en trois volets, elles touchent durement le monde agricole. Si le report de mesures du Plan climat à hauteur de 140’000 francs retardera la mise en place de nouveaux programmes, le volet «mesures d’économies» frappe lui de plein fouet les familles paysannes jurassiennes, s’indigne AgriJura. Sur les 2,6 millions d’économies réelles, 1,4 million concerne des rattrapages ou des augmentations d’émoluments. Ainsi, ce ne sont pas moins de 20% des réelles mesures d’économies qui touchent l’agriculture (élevage, PDR et CABI).
Une majorité du Gouvernement souhaite à nouveau puiser dans les moyens destinés à l’élevage dans le canton. Discutés au sein des mesures d’économies de 2021, retoqués par le Parlement jurassien en décembre 2022 et modifiés en avril 2023, les décisions et le travail responsable effectué en collaboration avec les organisations professionnelles sont ignorés par l’exécutif. Ce dernier coupe arbitrairement 150’000 francs dans les soutiens à l’élevage restant.
Élevage laissé-pour-compte
Dans le processus du Plan équilibre 2022-2026, la profession avait accepté des efforts à hauteur de 600’000 francs dans les charges annuelles et 300’000 francs de réduction d’investissement. Elle démontrait par là sa responsabilité envers l’État jurassien, attendant des efforts semblables d’autres secteurs par la suite. La mesure visant uniquement les marchés de bétail avait alors été répartie, en collaboration avec les organisations d’élevage sur l’ensemble du secteur, touchant principalement l’élevage chevalin et la Fondation Rurale Interjurassienne. Aujourd’hui, ce processus déçoit les agriculteurs jurassiens. Il donne l’impression d’une majorité du Gouvernement s’attaquant successivement à ce qu’elle considère comme moins importante, à savoir le soutien à l’élevage.
La nécessité de transparence dans la formation des prix et des marges au sein des filières fut rappelée à de nombreuses reprises en ce début d’année. Les marchés de bétail permettent dans le canton de lutter contre l’opacité des prix d’achat dictés par les acteurs en aval. Ils génèrent en ce sens des plus-values importantes pour l’ensemble du monde agricole, dont les finances cantonales profitent in fine. Ces coupes sont ainsi hasardeuses au regard de leurs effets, mais surtout des décisions récentes du législatif, défend la chambre d’agriculture. Le Parlement jurassien s’était encore engagé par une résolution au maintien des dépenses liées à l’agriculture en mars dernier.
Le Gouvernement jurassien a présenté de nouvelles mesures à hauteur de 12 millions de francs concernant le budget 2024 de l’État. Nécessaires pour compenser l’absence des versements de la BNS, ces mesures touchent de façon disproportionnée le secteur agricole. Elles vont à l’encontre des décisions du législatif. Surtout, elles remettent en cause le travail responsable mené par les organisations agricoles dans le cadre du plan équilibre.