Révolte. Les agriculteurs polonais bloquent des routes vers l’Ukraine
Les agriculteurs polonais ont bloqué mardi matin une centaine de routes et les points de passage frontaliers vers l’Ukraine. Ils dénoncent notamment les importations agroalimentaires ukrainiennes jugées "incontrôlées" et réclamer une révision des règles européennes.
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ATS et AFP
20 février 2024 à 16:07, mis à jour à 16:09
Au poste-frontière de Medyka, où la route reste bloquée par les fermiers, un groupe d’agriculteurs a occupé pendant quelques minutes la voie ferrée parallèle empruntée par des transports de marchandises ukrainiennes.
Du blé a été déversé sur les rails, ce qui a provoqué une vive réaction de Kiev.
Ces actions s’inscrivent dans un large mouvement de protestations d’agriculteurs à travers le continent européen, reprenant généralement les mêmes revendications.
«Vers 10h30, un groupe d’agriculteurs s’est engagé sur la voie ferrée qui longe la route bloquée et y est resté un moment. Les discussions menées par les négociateurs de la police les ont amenés à quitter la voie au bout de quelques minutes. Il n’y a pas eu de recours à la force. Une petite quantité de céréales déversée sur les voies a été constatée», a indiqué à l’AFP la porte-parole de la police de Przemysl. Contrairement à la circulation routière, "la voie ferrée n’est plus bloquée», a assuré Joanna Golisz, contactée au téléphone.
«Aucune justification»
Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a déclaré lundi 19 février que le blocage de la frontière polono-ukrainienne, «n’a aucune justification, quels que soient les slogans qui l’accompagnent».
«L’attitude agressive des manifestants à l’égard des Ukrainiens et des marchandises ukrainiennes traversant la frontière polono-ukrainienne est inacceptable. Les slogans anti-ukrainiens entendus à la frontière confirment la nature politique de cette action. Son but est de provoquer une aggravation des relations bilatérales», a-t-il déclaré sur son site Facebook.
Selon lui, «les actions des manifestants polonais et de certains politiciens polonais radicaux sapent l’économie ukrainienne et sa capacité à repousser l’agression russe» et la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, qui est également la frontière de l’UE, «ne doit pas être prise en otage par des intérêts politiques», a insisté Oleg Nikolenko.
Et de demander aux autorités polonaises de «procéder à une évaluation juridique des actions menées par les participants» aux blocages.