Logo

Edito

Jusqu’au-boutisme

Pierre-Yves FelleyDR

Pierre-Yves Felley, directeur de la Chambre valaisanne d'agriculture (CVA)

Pierre-Yves Felley, directeur de la Chambre valaisanne d'agriculture (CVA)

20 août 2024 à 10:23, mis à jour à 10:25

Temps de lecture : 2 min

La campagne en vue de la votation du 22 septembre sur l’initiative biodiversité est lancée. Les initiants cherchent à rassurer la population en dissimulant leurs réelles intentions. Ils réfutent énergiquement vouloir protéger strictement 30% du territoire suisse, comme leur reprochent les opposants. Mais chasser le naturel, il revient au galop: sur leur site internet, les partisans de l’initiative soulignent que les surfaces de biodiversité existantes et leur qualité sont manifestement insuffisantes.

Pour rappel le chiffre de 30% est un mantra répété dans de nombreux cercles environnementaux. La Convention onusienne de Montréal sur la biodiversité s’est engagée à protéger 30% des surfaces planétaires d’ici 2030. L’Union européenne s’est fixé le même but dans le même délai. «Pour atteindre l’objectif, la Suisse doit accroître la protection de certaines aires déjà délimitées, tant sur le plan juridique que dans les faits. Elle doit en outre leur adjoindre d’autres surfaces assez vastes pour protéger toutes les espèces et habitats rares», déclarait Pro Natura Suisse en décembre dernier en soutien à l’initiative. On ne saurait être plus clair sur la finalité de ce nouveau texte constitutionnel.

Dans notre pays densément peuplé, une extension des zones protégées se ferait sans nul doute au détriment de l’agriculture. Le 11 juillet, les partisans de l’initiative affirmaient une absolue nécessité d’agir en faveur de la biodiversité, en particulier dans les zones agricoles.

Les ONG environnementales jouent sur la peur, tout en minimisant les améliorations déjà acquises par les mesures prises en faveur de la biodiversité. Leur stratégie émotionnelle, outre le fait qu’elle motive leurs donateurs à les soutenir financièrement, peut convaincre les concitoyennes et les concitoyens dont l’opinion n’est pas encore faite aujourd’hui.

Les enjeux sont désormais clarifiés. La campagne sera courte et intense. L’agriculture doit s’engager fermement pour rappeler ses actions en faveur de la biodiversité et pour combattre ce texte extrême.

Dans la même rubrique

Edito

Rendez-vous aux urnes!

Le 22 septembre et la décision sur l’initiative biodiversité approchent à grands pas. Pour qu’un «non» clair sorte des urnes, il faut que l’agriculture et le monde rural participent en masse. Penser «non» ne suffit pas. Ces dernières années, les v...