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Cultures

Maladies des plantes. Un acarien prédateur pour protéger les tomates

Une récente étude révèle le potentiel d’une nouvelle stratégie biologique contre l’acariose bronzée. Un auxiliaire prédateur du vecteur responsable de cette maladie de la tomate a été testé à Agroscope.

Les producteurs bios de tomates pourraient disposer d’un nouveau moyen de lutte contre l’acariose bronzée.iStock

Agroscope

Agroscope

8 août 2024 à 13:58

Temps de lecture : 2 min

Les producteurs de tomates font face à de nombreux défis. L’un d’entre eux est l’acariose bronzée, une affection causée par l’acarien Aculops lycopersici et responsable de pertes de récolte significatives. Les plantes infestées présentent un tissu brunissant et desséché. Lors d’une forte infestation, les fruits peuvent aussi être affectés et présenter une coloration brune et une texture rugueuse.

Actuellement, la lutte contre cet acarien repose exclusivement sur l’utilisation de produits chimiques tels que le spirotétramate, le fenpyroximat et l’abamectine (www.psm.admin.ch). Malgré l’efficacité du soufre contre l’acariose bronzée, aucun produit phytosanitaire n’est autorisé en agriculture biologique. Un des défis dans la production en bio réside dans l’absence de lutte biologique efficace contre les acariens ravageurs, notamment parce que les trichomes (fines excroissances ou appendices) des plants de tomates protègent ces acariens et entravent l’arrivée des prédateurs naturels connus à l’heure actuelle.

Un petit prédateur bien adapté à ses proies

Des recherches récentes ont mis en lumière l’efficacité potentielle d’un nouvel acarien prédateur dans la lutte contre l’acariose bronzée. Ces petits prédateurs, bien adaptés à leur proie, peuvent jouer un rôle crucial dans la régulation des populations d’acariens ravageurs et pourraient être utilisés dans le cadre d’une stratégie de biocontrôle.

Cet acarien Pronematus ubiquitus a été testé en 2022 et 2023 à Agroscope sur une culture de tomate et comparé à un traitement au soufre.

Les résultats de l’essai avec Pronematus ubiquitus ont montré une réduction significative des populations d’acariens ravageurs (-98%) par rapport au témoin sans intervention. Cependant, les populations de prédateurs ont fini par diminuer, probablement en raison des conditions environnementales défavorables, ce qui a entraîné une résurgence des acariens nuisibles et des dommages aux cultures.

De son côté, bien que le traitement au soufre ait réussi à stopper la progression du ravageur, sa population est restée importante. Ce qui souligne l’importance de solutions préventives en parallèle, tel que le biocontrôle avec P. ubiquitus. Cette approche préventive offre une alternative efficace et respectueuse de l’environnement aux traitements phytosanitaires conventionnels.

Ces résultats ont été publiés dans la revue scientifique Pest Management Science et sont accessibles en ligne wiley.com.