Lancée en janvier dernier, l’association intercantonale et intersectorielle AgroImpact tire un premier bilan. Jusqu’ici, 183 exploitations agricoles se sont déjà inscrites pour réaliser un bilan carbone complet, issues des cantons de Vaud (96), Genève (43), Fribourg (34) et Neuchâtel (10).
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26 juin 2024 à 08:36, mis à jour à 08:37
À partir de ce bilan, qui détermine les émissions des exploitations mais aussi leur capacité de stockage du carbone dans le sol, «des plans d’actions climatiques personnalisés» sont proposés et soutenus par un système de primes, rappelle mercredi 26 juin AgroImpact dans un communiqué.
Ces primes, calculées par AgroImpact, varient en fonction du niveau de réduction carbone et du type de denrée fournie. L’association utilise une méthodologie scientifique rigoureuse basée sur les standards du GIEC et les exigences de la Science Based Target Initiative (SBTI).
À ce stade, 20 exploitations ont déjà adopté un tel plan. Cela représente 2756 tonnes de réduction d’équivalent CO2, soit environ 556 tours du monde en voiture, et près de 800 000 francs de primes sur 1’215 hectares (soit 2’250 terrains de football).
Ces plans d’actions déjà engagés vont jusqu’à 103% de réduction de l’empreinte carbone d’une exploitation agricole, à savoir qu’en mettant en place des mesures pour diminuer ses émissions et augmenter le stockage de gaz carbonique dans son sol, l’une des fermes absorbera plus de carbone qu’elle n’en émet, précise l’association, fondée notamment par les chambres d’agriculture romandes, le WWF Suisse ou encore Nestlé, avec le soutien du Canton de Vaud.
Le groupe veveysan a initié concrètement le projet AgroImpact en l’ouvrant aux exploitations agricoles volontaires de sa chaîne d’approvisionnement et leur versera une prime climatique. L’entreprise y intégrera la quasi-totalité des volumes de matières premières qu’elle achète chaque année en Suisse, à savoir quelque 95 millions de litres de lait, 35 000 tonnes de betterave, 10 000 tonnes de blé, et près de 1300 tonnes de tournesol.
Ce soutien direct versé par Nestlé aux agricultrices et agriculteurs participants représentera plus de 2,3 millions de francs par an.
D’autres partenaires, Sucre Suisse et Groupe Minoteries, se sont aussi engagés à verser des primes pour respectivement 40 000 tonnes de betteraves et 1000 tonnes de blé par année.
AgroImpact annonce également que 12 nouveaux membres ont rejoint l’association, dont notamment l’Union suisse des paysans. «AgroImpact est en passe de devenir la plateforme de référence pour la réduction de l’empreinte climatique de l’agriculture suisse», affirme sa directrice Aude Jarabo, citée dans le communiqué.
Elle ajoute qu’AgroImpact souhaite désormais rallier davantage d’entreprises achetant des matières premières agricoles pour soutenir, via les primes, les exploitations qui désirent réduire leur empreinte carbone. «Le versement des primes est le nerf de la guerre pour que la transition climatique de l’agriculture s’accélère», relève Audre Jarabo.
À noter finalement que les inscriptions pour la réalisation d’un bilan carbone vont bientôt s’ouvrir dans le Jura et le Jura bernois.
À Berne, les représentants de plusieurs organisations de défense professionnelle ont fait part de leurs revendications quant aux enveloppes financières allouées à l’agriculture.
