Stephan Hagenbuch, directeur des producteurs suisses de lait
14 octobre 2024 à 08:40, mis à jour le 30 octobre 2024 à 14:10
Depuis quelques mois, la maladie de la langue bleue – plus précisément la variante BTV-3 – une maladie infectieuse virale, se déplace inexorablement vers la Suisse par le nord. La maladie est une épizootie à déclaration obligatoire. Il n’y a pas de risque de contagion pour l’homme, raison pour laquelle la viande et les produits laitiers peuvent être consommés sans crainte. Entre-temps, l’infestation a massivement augmenté en Suisse chez les animaux de rente jusque sur le Plateau et dans l’Arc jurassien, laissant des traces dramatiques sur les lieux de collecte des cadavres, surtout chez les moutons. Seules des températures basses peuvent quelque peu freiner l’évolution. Plusieurs vétérinaires cantonaux ont communiqué des mesures nécessaires.
En 2025, nous serons confrontés à une situation analogue. Il n’existe pas de vaccin autorisé ni dans l’Union européenne (UE) ni en Suisse. Dans l’UE, il est toutefois possible d’utiliser des vaccins provisoirement autorisés, ce qui se fait dans la pratique. En Suisse, la Loi sur les produits thérapeutiques (LPTh) ne le permet pas actuellement. Une adaptation urgente de la loi est donc nécessaire pour que nous soyons prêts au début de l’année 2025. La FPSL soutient pleinement la motion du conseiller national Ernst Wandfluh qui demande cette étape par voie d’urgence et qui a été déposée fin septembre 2024. L’évolution actuelle montre en outre que la Suisse n’est pas préparée de manière optimale, car le danger qui s’approche par le nord n’est pas une surprise si l’on regarde froidement les choses.
Dans ce contexte, les producteurs attendent des organes et des instances de contrôle qu’ils fassent preuve de souplesse. En effet, si un producteur est limité par des mesures administratives, il ne doit pas être désavantagé lors d’un contrôle qui aurait lieu par hasard dans ce créneau horaire.
-> Édito paru dans notre édition du 11 octobre 2024.