Markus Ritter, président de l’Union suisse des paysans, markus.ritter@parl.ch
20 décembre 2024 à 00:00
«Mille choses avancent, neuf cent nonante reculent; c’est là le progrès.» Telle était la citation que j’avais choisie pour ouvrir l’Assemblée des délégués de l’USP en novembre. Nous partageons souvent l’impression que les choses reculent plus qu’elles n’avancent. Ou du moins qu’elles ne font que recommencer, comme les combats contre de nouvelles initiatives nuisibles à l’agriculture, comme les conditions météo ou de nouvelles obligations, ou encore comme l’engagement pour des prix rémunérateurs.
Appuyons-nous sur nos progrès et nos succès pour rester optimistes et motivés. Cette année, le rejet de l’initiative extrême sur la biodiversité est l’un de ces succès. De plus, le Parlement a décidé lors de la session d’hiver qu’il ne voulait pas faire d’économies sur le dos de l’agriculture. Il s’agit là de deux éléments majeurs, signes de confiance dans notre travail et dans nos prestations en faveur de la population suisse.
Cependant, nous ne tirons pas notre succès uniquement de l’obtention de paiements directs ou du rejet d’initiatives nuisibles à l’agriculture. Nous le tirons surtout de nos récoltes et, de manière plus générale, de la vente de nos produits à des prix rentables. Sans cela, pas d’agriculture durable. Les conditions météorologiques ont fait de l’année 2024 une année difficile pour le secteur agricole. Nous avons dû faire preuve d’une très grande flexibilité dans la planification de notre travail. Les prix à la production ont affiché une tendance haussière, mais pas assez pour couvrir les risques de culture liés à la météo et les coûts de production élevés. C’est pourquoi nous aurons encore beaucoup à faire en 2025. Il faudra une fois de plus améliorer les prix à la production sur la base des coûts effectifs. La réduction de la charge administrative constitue également un autre thème central.
À cela s’ajoute l’initiative utopique pour la responsabilité environnementale, sur laquelle le peuple se prononcera le 9 février et qu’il convient de faire rejeter. La prochaine politique agricole continuera d’occuper les débats et devra amener des réponses, non seulement des simplifications, mais aussi un renforcement de la durabilité économique et sociale.
Chères paysannes, chers paysans, assez parlé de thèmes compliqués. Nous sommes encore loin de la ligne d’arrivée, mais sommes sur la bonne voie. Surtout que, en 2024, nous avons prouvé qu’ensemble, nous pouvons faire bouger beaucoup de choses. Noël et 2025 approchent à grands pas. Je vous souhaite à toutes et à tous des fêtes de fin d’année paisibles en famille ou entre amis et un départ réussi dans une nouvelle année qui s’annonce riche en défis.