Sols. Un projet pour aider les agriculteurs à soigner leurs terres
Le canton de Genève a lancé mardi le programme «Résulterre». Ce projet vise à améliorer la qualité des sols cultivés. Il a aussi l’avantage de permettre la séquestration d’une plus grande quantité de CO2 dans la terre.
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ATS
7 mai 2024 à 16:36
L’agriculture intensive, avec l’utilisation d’engins puissants pour labourer et d’intrants de toutes sortes, a transformé la terre. Au fil des années, celle-ci est devenue compacte et pauvre en matières organiques. Cette boue est un obstacle pour les racines. Elle est aussi l’ennemi des vers de terre. L’eau ne peut y pénétrer.
Le projet «Résulterre» apporte une aide financière aux agriculteurs qui prennent des mesures afin de régénérer leurs sols, de rendre la terre plus granuleuse. Le budget du programme est d’un peu moins de 6 millions de francs, dont 80% sont pris en charge par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG).
À ce jour, 43 agriculteurs y participent. Ils seront rémunérés aux résultats. Des prélèvements permettront de déterminer la quantité de matière organique du sol ou la quantité d’engrais de ferme utilisés.
Fini le labour
Le point principal est de ne jamais laisser un terrain nu, a expliqué devant les médias Patricia Bidaux, la présidente de la chambre d’agriculture de Genève (AgriGenève). Il sera par exemple possible d’effectuer des semis dans un couvert végétal, valoriser la terre avec du fumier, ou planter des graines sans labourer.
Le but est d’amener de la biomasse dans la terre. En plus d’enrichir les sols, la technique permet aussi d’y séquestrer du carbone organique. En effet, lors de la dégradation d’un végétal mort, une partie du CO2 qu’il contient est relâchée dans l’atmosphère, une autre est emprisonnée dans le sol sous forme de matière organique.
En améliorant ainsi la qualité des sols, il sera possible, d’ici à 2030, de séquestrer 15 000 tonnes de CO2 par an, a relevé le conseiller d’État Antonio Hodgers. Cette politique est donc un moyen de lutter contre la dérive climatique causée par les émissions de gaz à effet de serre, dont fait partie le CO2.
L’amélioration de la qualité des sols prend du temps. Quelques exploitants genevois ont adopté les préceptes de l’agriculture conservatrice voilà plusieurs années déjà. Après une décennie à ce régime, la terre redevient plus aérée, retient mieux l’eau, mais elle n’a pas encore totalement recouvré son aspect naturel.