Les députés fribourgeois ont admis mardi le principe d’une indemnisation des agriculteurs pour les dégâts causés aux cultures par les corneilles noires et les corbeaux freux. Sans prédateurs, ces oiseaux ont vu leurs effectifs augmenter ces 20 dernières années.
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ATS
3 septembre 2024 à 16:48, mis à jour à 16:52
Une motion des députés Dominique Zamofing (Centre) et Ivan Thévoz (UDC) est à l’origine de la mesure, dont l’enveloppe est de 140 000 francs par an. Elle a été toutefois formellement rejetée, sur proposition du Conseil d’État, via le ministre de l’agriculture Didier Castella, pour traiter le problème par la voie d’une ordonnance ad hoc.
La grande majorité des dégâts causés par des oiseaux aux semences ou aux jeunes pousses est l’œuvre des corneilles noires et des corbeaux freux, a indiqué le gouvernement dans sa réponse aux motionnaires. Aucune mesure de prévention n’a été jugée entièrement satisfaisante.
Deux espèces sont chassables dans le canton, hormis une période de protection du 16 février au 31 juillet. Des exceptions existent toutefois pour les corneilles moyennant une autorisation. Mais ce n’est pas le cas pour les corbeaux freux, même si Fribourg a demandé plusieurs fois à la Confédération une modification légale en ce sens.
Une enquête sur les dégâts a par ailleurs été menée, de manière aléatoire, auprès de 138 producteurs fribourgeois de maïs ou de tournesol dans dix régions. Il en ressort qu’entre 2021 et 2023, 80% des parcelles de maïs étudiées n’ont pas connu de dégâts et 3% ont connu plus de 50% de dégâts.
Ces dommages n’ont pas été uniformes: 92% des parcelles gruériennes n’en ont pas enregistré, alors que seules 56% des parcelles de la région de Saint-Aubin (Broye) ont été épargnées. Parmi les parcelles de tournesol étudiées entre 2021 et 2023, 54,5% n’ont connu aucun dégât et 16% ont connu plus de 50% de dégâts.
Si aucune parcelle du secteur de Rue (Glâne) n’a connu plus de 50% de dégâts, elles sont 33% dans le secteur de Saint-Aubin. À noter que le resemis après le grignotage s’est concentré sur les parcelles les plus touchées pour les deux cultures.
Dans le cadre des débats avant le scrutin du 22 septembre, l’alliance du «Non» à l’initiative «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (initiative biodiversité)» dénonce un message trompeur porté par les initiants dans une campagne digitale monétisée.
