Pierre-Yves Felley, Directeur de la Chambre valaisanne d’agriculture, direction@agrivalais.ch
15 novembre 2024 à 09:21, mis à jour le 19 novembre 2024 à 09:21
Le 24 novembre 2024, les citoyennes et citoyens valaisans voteront sur la loi climat cantonale contestée par un référendum. La loi entend contribuer, d’une part, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et, d’autre part, à l’adaptation aux changements climatiques et à la protection face à leurs effets. La nouvelle base légale autorise uniquement des mesures de soutien et d’encouragement. Elle exclut toute mesure contraignante ou toute nouvelle taxe. Le Grand Conseil a complété la loi par un fonds doté de 100 millions de francs.
Les Alpes se réchauffent plus rapidement que la moyenne du continent européen. Le changement climatique est davantage marqué dans le Vieux-Pays et l’agriculture y est nettement impactée: gel, grêle, sécheresse, pluies diluviennes se succèdent à intervalles toujours plus courts et à des intensités toujours plus marquées. Au cours des dix dernières années, les aléas météorologiques ont occasionné des pertes de récoltes et des destructions de valeur colossales, tout particulièrement dans les cultures spéciales qui forment l’ossature économique du secteur primaire valaisan. La viticulture et l’arboriculture voient leurs chiffres d’affaires varier de 20% à 50% d’un exercice à l’autre, des amplitudes sans commune mesure avec les variations annuelles enregistrées depuis la Seconde Guerre mondiale. La rentabilité de nombreuses exploitations en souffre dangereusement.
Simultanément, les industriels de l’agroalimentaire en Suisse recherchent activement des denrées agricoles décarbonées pour approvisionner leurs lignes de production. Un marché s’ouvre pour les exploitations qui sauront rapidement quantifier et réduire leur empreinte carbone.
La loi climat cantonale arrive à point nommé pour accompagner l’économie et les ménages dans leur désintoxication aux énergies fossiles. Elle offre aux entreprises agricoles un soutien concret, utile et indispensable pour répondre également aux nouvelles niches de marché. La Chambre valaisanne d’agriculture la soutient fermement et appelle à voter «oui» le 24 novembre.