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Cultures

Recherche. Un gel biodégradable pour terrasser un ravageur du maïs

Des chercheurs de l’Université de Neuchâtel (UniNE) et du CABI à Delémont ont testé avec succès au Rwanda un gel biodégradable destiné à protéger le maïs contre une chenille ravageuse. Cette méthode de protection, dépourvue de pesticides, est efficace et parfois même davantage que certaines formules commerciales.

photo Pixabay

ATS

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16 avril 2024 à 10:04

Temps de lecture : 2 min

Depuis quelques années, des solutions naturelles de protection du maïs face à la chenille légionnaire d’automne Spodoptera frugiperdaqui fait des ravages en Afrique sont recherchées. «En lieu et place de pesticides, la méthode fait appel à des nématodes, de minuscules vers ronds naturellement présents dans le sol, et qui ne sont autres que les ennemis naturels de l’insecte ravageur», a indiqué mardi 16 avril l’UniNE.

La méthode consiste à appliquer des nématodes sous forme de gel dans le centre ou la tige des plants de maïs, là où se trouvent généralement les chenilles ravageuses visées. Une fois que les légionnaires entrent en contact avec le gel ou s’en nourrissent, les nématodes peuvent les infester et les tuer. Les nématodes se propagent ensuite à l’intérieur de la chenille mourante, avec la possibilité d’infecter la génération suivante.

Risque de résistance diminué

Lors de derniers essais sur le terrain au Rwanda, les chercheurs «ont montré que leur gel dépassait en performance non seulement les formules commerciales à base de nématodes existant dans le commerce, mais aussi la cyperméthrine, un insecticide couramment utilisé contre ce fléau», a précisé l’UniNE. Le procédé devrait aussi diminuer le risque de résistance du ravageur au nouveau produit.

Les scientifiques voient également un avantage dans le fait que les nématodes sont disponibles localement. Les pistolets d’application spécialement conçus pour de petites exploitations agricoles pourraient rendre l’approche attrayante et rentable.

Les travaux, publiés dans la revue PNAS Nexus, ont été dirigés parle professeur de biologie de l’UniNE Ted Turlings en collaboration avec le Rwanda agricultural and animal resources development board (RAB). Les essais ont été menés par le postdoctorant en écologie chimique Patrick Fallet.