Logo

Animaux

Abeilles. Davantage de colonies, moins d’apiculteurs

Malgré des pertes annuelles considérables, le nombre de colonies d’abeilles détenues en Suisse a légèrement augmenté au cours des dix dernières années. Parallèlement, le nombre d’apiculteurs diminue, et pas seulement en Suisse.

S. Deillon

Agroscope

Agroscope

25 avril 2024 à 10:04

Temps de lecture : 2 min

Une nouvelle publication d’Agroscope décrit la situation de l’apiculture en Suisse en 2022 et retrace son évolution depuis la fin du 19e siècle. Alors que le nombre de colonies d’abeilles a chuté après les années 1990, la décennie écoulée a marqué un tournant: en 2022, la Suisse comptait plus de 183 000 colonies, contre 165 000 en 2014.

La densité de colonies s’est également accrue au cours de la dernière décennie, garantissant une pollinisation efficace des plantes cultivées et sauvages dans la plupart des régions. En 2022, la densité était de 4,4 colonies par km². La Suisse se situe ainsi légèrement au-dessus de l’UE, où l’on dénombre 4,2 colonies par km². La densité de colonies correspond à peu près à celle de la population résidente dans les cantons respectifs. Les régions peu peuplées comptent moins de colonies d’abeilles que les régions à forte densité de population.

Petits ruchers

L’augmentation des colonies d’abeilles va de pair avec une augmentation du nombre de colonies par apiculteur. La taille moyenne des exploitations apicoles a passé de 9,4 (2014) à 11,1 colonies (2022); autrement dit, l’apiculture en Suisse est toujours principalement pratiquée par des petits apiculteurs. Parmi les pays voisins, seule l’Allemagne, avec 7,6 colonies par apiculteur, présente une taille d’exploitation inférieure à celle de la Suisse.

Parallèlement, le nombre d’apiculteurs diminue en Suisse depuis les années 1940. En 2022, on en comptait encore près de 16 500 officiellement enregistrés. Cette tendance est également observée dans la plupart des autres pays d’Europe centrale et septentrionale.

Fluctuation des récoltes de miel

On observe une forte augmentation de la production de miel par colonie au cours des 120 dernières années. Elle est passée d’environ 8 kg à plus de 20 kg par colonie et par an. Toutefois, les quantités de miel récoltées varient fortement d’une année à l’autre. Avec 7,2 kg par colonie, 2021 a été la pire année depuis le début de l’enquête, tandis que les années 2020 et 2022 ont enregistré des quantités de miel par colonie supérieures à la moyenne, avec respectivement 29,9 kg et 23,9 kg.

Différents facteurs, tels que l’extension de la transhumance, la culture du colza et l’augmentation des surfaces de compensation écologique, ont eu un effet favorable sur les récoltes de miel. Le rôle du progrès zootechnique et du réchauffement climatique dans cette évolution reste toutefois peu clair.

Pertes hivernales

Depuis les années 2000, les pertes hivernales de colonies d’abeilles ont augmenté dans tout l’hémisphère nord. En Suisse, elles ont souvent été supérieures à 10% au cours des 15 dernières années - un seuil qui n’a été que rarement dépassé au 20e siècle. Les pertes hivernales font l’objet d’une quantification et d’une recherche standardisées au sein du réseau européen COLOSS (Prevention of COlony LOSSes). Cette augmentation est en partie due aux dégâts causés par le parasite Varroa; les autres causes restent obscures.