Épizootie. La langue bleue réapparaît en Suisse
Plusieurs cas de maladie de la langue bleue ont été détectés en Suisse, l’un sur un bovin vaudois, trois autres sur des moutons jurassiens et soleurois.
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Comm
29 août 2024 à 11:08, mis à jour le 30 août 2024 à 15:31
L’infection par le virus de la langue bleue (Bluetongue) de sérotype 8 (BTV-8) a été découverte le 28 août 2024 chez un bovin, dans le canton de Vaud. Le 30 août, et pour la première fois en Suisse, les autorités vétérinaires ont mis en évidence la maladie de la langue bleue de sérotype 3 (BTV-3) chez deux moutons dans une exploitation agricole du canton du Jura et chez un mouton dans le canton de Soleure. En collaboration avec les vétérinaires cantonaux, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) prépare les mesures nécessaires.
Depuis les années 2000, la maladie se propageait en Europe; elle avait atteint la Suisse pour la première fois en 2007, mais elle était due au sérotype 8 (BTV-8). Entre 2008 et 2010, la Suisse a mené un vaste programme de vaccination. Le cas annoncé dans le canton de Vaud est le premier en Suisse depuis 2020, informe l’OSAV. Quant au BTV-3, il se propage vite en Europe depuis 2023 et a désormais atteint la Suisse depuis le nord.
Une zone de protection pour cause de maladie de la langue bleue (zone BT) sera à nouveau délimitée pour la Suisse. Les déplacements d’animaux restent donc possibles sans restriction dans le pays. Par contre, l’exportation à destination de pays exempts de cas de maladie de la langue bleue est possible uniquement à certaines conditions. Celles-ci s’appliquent non seulement aux échanges internationaux d’animaux, mais aussi aux exportations de semences, d’ovules et d’embryons.
Symptômes et annonce obligatoire
La maladie de la langue bleue se transmet par piqûres de cératopogonidés (petits moustiques). L’infection due au virus de la langue bleue de sérotype 8 (BTV-8) entraîne des symptômes tels que fièvre, inflammation des muqueuses, avortements et enflures au niveau de la tête, en particulier chez les moutons et les bovins. La maladie de la langue bleue fait partie des épizooties à combattre; elle est donc soumise à l’annonce obligatoire. Si les détenteurs d’animaux constatent des symptômes suspects, ils doivent immédiatement en informer un vétérinaire. L’agent pathogène responsable de la maladie de la langue bleue ne présente pas de danger pour l’être humain. La viande et les produits laitiers peuvent être consommés sans crainte.
L’infection due au virus de la langue bleue de sous-type 3 (BTV-3) provoque, en particulier chez les moutons, des symptômes graves, tels que fièvre, inflammation des muqueuses, œdèmes et boiteries. Le taux de mortalité peut être très élevé. La maladie n’occasionne souvent que des symptômes légers chez les bovins; cependant, des symptômes sévères et une diminution de la production de lait peuvent parfois être constatés.
Mesures de protection des animaux de rente
En Suisse, il existe un vaccin autorisé contre le BTV-8. Chaque détenteur peut décider librement, d’entente avec son vétérinaire de troupeau, de vacciner ou non ses animaux.
En revanche, s’il existe trois vaccins contre le BTV-3, aucun d’eux n’est autorisé ni en Suisse ni dans l’UE. Cette dernière est dotée d’une base légale qui permet à ses États membres, sous certaines conditions, d’approuver l’utilisation d’un vaccin non autorisé. Cela n’est pas le cas en Suisse, où les fabricants de vaccins peuvent toutefois soumettre une demande d’autorisation à Swissmedic, qui la traitera en priorité et dans le cadre d’une procédure accélérée. Les vaccins peuvent réduire les symptômes, mais pas empêcher l’infection ni la propagation du virus.
Il n’est guère possible de protéger complètement les animaux des moustiques. L’utilisation de moustiquaires et de barrières physiques contribue à réduire les risques de piqûres et de propagation du virus. L’application d’insecticides et de répulsifs peut en outre aider à diminuer la quantité de moustiques dans l’étable et autour des animaux. De plus, il est recommandé d’éloigner les animaux des eaux stagnantes, qui constituent des sites d’éclosion idéaux pour les moustiques.