Parlement. Mieux encadrer l’emploi du Nutri-Score
Les effets négatifs du Nutri-Score doivent être évités. Le Conseil national a transmis jeudi par 102 voix contre 85 une motion du Conseil des États demandant au Conseil fédéral d’adopter les bases légales nécessaires.
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ATS
15 mars 2024 à 14:45, mis à jour le 20 mars 2024 à 15:30
Pour le Conseil des États le Nutri-Score est trop réducteur et ne tient pas suffisamment compte du degré de transformation des produits, de la présence d’additifs, de la notion de durabilité, de la méthode de production et de la provenance.
Il arrive ainsi que des produits fortement transformés, qui contiennent des quantités importantes d’ingrédients de substitution et d’additifs, soient mieux notés que des produits naturels. Le Nutri-Score représente une punition pour de nombreux produits naturels suisses, par exemple le fromage qui contient beaucoup de matière grasse.
Et Alois Huber (UDC/AG) de comparer du jus de pomme à du Coca-Cola zéro. "Le jus d’orange est noté orange, donc moyen, parce qu’il contient des sucres naturels, alors que le coca est vert clair, donc bon, selon le Nutri-Score."
Au National, la majorité UDC-Centre s’est imposée. La gauche, le PVL et le PLR s’y sont opposés.
Pas de discriminations
Le système du Nutri-Score ne discrimine ni les aliments produits localement, ni ceux produits de manière durable, ni les aliments porteurs d’un label agricole comme AOP ou AOC, a rappelé Emmanuel Amoos (PS/VS) au nom de la commission. Il est donc inutile de légiférer sur une pratique volontaire et conforme aux bases légales en vigueur.
Le Nutri-Score n’est pas une recommandation nutritionnelle, mais un outil pour aider les consommateurs à faciliter leur choix. Son utilisation est par ailleurs facultative, a souligné la ministre de la santé Elisabeth Baume-Schneider. Elle a rappelé que l’on ne peut pas modifier le Nutri-Score car la marque appartient à Santé publique France. Si la Suisse adoptait des dispositions réglementaires différentes, le Nutri-Score ne pourrait plus être utilisé dans le pays. Mais des modifications ont déjà été faites, notamment suite à des demandes des paysans suisses.
Les éléments demandés par la motion sont déjà effectifs et ce sans aucune base légale, a encore avancé Emmanuel Amoos. En vain.